Louis Perrois nous dit
“En fait, il y a déjà plusieurs années que je me suis rendu compte, avec quelques autres collègues universitaires – historiens africanistes surtout -, qu’on avait certainement eu tort d’abandonner trop vite à la poussière des bibliothèques certains de ces écrits et documents, non pas pour en revenir à leurs convictions et autres conclusions d’époque décidément devenues obsolètes, mais pour y retrouver au fil des pages et des planches des observations, des faits et des informations brutes, le plus souvent bien datées et localisées, des constatations de terrain qui après un long purgatoire, ont pris aujourd’hui une pertinence scientifique que leurs auteurs ne pouvaient pas même envisager.
A cet égard, les croquis, gravures et parfois photographies qui illustrent la plupart de ces textes anciens ne sont plus simplement des documents ‘d’ambiance’ mais peuvent être considérés comme de véritables instantanés (d’ailleurs certaines de ces gravures ont été faites à partir de photographies de terrain, dès le tout début du XXe siècle), des images qui nous replongent dans une réalité qu’on pensait définitivement enfuie. Leur examen attentif, nourrie bien sûr de l’observation comparative des très nombreux spécimens ethnographiques et objets sculptés provenant de ces mêmes régions, qui ont été accumulés depuis un siècle dans les musées et collections d’Occident, nous conduit à devoir admettre, avec étonnement, ce que ces représentations ont souvent de très exact.”
“(Ces dessins) sont pour nous aujourd’hui, Gabonais du XXIe s. comme Occidentaux, scientifiques ou amateurs de beaux livres, un vrai trésor patrimonial.